Le canal Seine-Nord sera-t-il le premier chantier d’envergure enterré par le nouvel exécutif ? Cet ouvrage pharaonesque de 105 km, dit «à grand gabarit» (large de 54 mètres), doit relier la Seine aux voies navigables du nord de l’Europe et, in fine, aux confins de la mer Noire. Hier, le gouvernement est sorti du bois en annonçant le lancement d’une mission sur la faisabilité financière du projet. Ce qui pourrait préfigurer son abandon. La facture initiale, estimée à 4,3 milliards d’euros, devrait être, à cette occasion, relevée de 2 milliards, en plus des 2,2 milliards censés venir de fonds publics et des 2,1 milliards de partenaires privés.
«Règles». C'est Bouygues, pourtant candidat à la construction, qui, la veille, au détour d'une conférence sur ses résultats, avait mis les pieds dans le plat. «L'opération est suspendue», affirmait Yves Gabriel, le PDG de Bouygues Construction, jugeant le projet «non finançable». Et de faire porter le chapeau à Voies navigables de France (VNF) : «Nous n'avons pas reçu les règles du jeu» pour l'étape finale de l'appel d'offres, a insisté mercredi le «BTPiste». VNF, le porteur du projet, reconnaissait de son côté qu'il allait falloir chercher «des financements complémentaires, tant de la part de l'Europe et des collectivités publiques, que des partenaires privés». Or, le temps presse, puisque Bouygues, mais aussi Vinci, les deux candidats à la construction et à l'exploitation du canal, da