Après Dexia, l’Etat vole très directement au secours du Crédit immobilier de France (CIF), un acteur public du crédit à l’habitat qui était au bord de l’asphyxie. Samedi, en désespoir de cause, Bercy a décidé de se porter garant de l'établissement. Atypique, ce spécialiste du financement des ménages modestes n'était plus en mesure de se refinancer sur les marchés. L’aide est suspendue au feu vert des institutions communautaires, comme toutes les aides d’Etat. Cette garantie, selon une source proche de Bercy, se monterait à 4,7 milliards d’euros. Elle devrait permettre d'éviter la faillite à cet établissement qui dispose de fonds propres élevés mais d’aucun dépôt, d’où sa fragilité. Cette garantie élevée est loin toutefois des plus de 30 milliards d’euros mobilisés il y a deux ans, pour Dexia.
Ainsi, la solution souhaitée par l'Etat d'un adossement à la Banque postale a fait long feu. Philippe Wahl, le président du directoire de la Banque postale, n'a jamais montré un grand empressement à la reprise, pas plus que les membres de son conseil d'administration. «Le CIF a en portefeuille des prêts de trente ans et beaucoup de créances à taux révisables» sujets à de mauvaises surprises, faisait remarquer un administrateur du groupe la Poste, en juin, après un conseil d'administration où de nombreuses voix avaient mis en garde contre un sauvetage du CIF. Philippe Wahl venait de faire savoir que l'Etat avait demandé officiellement à la banque de se pencher sur le sort du CIF,