Engluée dans la récession et au bord d'une intervention européenne, l'Espagne tente une nouvelle fois d'assainir son secteur bancaire pour retrouver la confiance des marchés : le gouvernement Rajoy vient d'approuver la création d'une bad bank, une banque de défaisance.
Pourquoi une bad bank ?
Nombre de banques et caisses d’épargne espagnoles continuent à traîner le boulet des actifs toxiques liés à l’effondrement du secteur immobilier en 2008 : créances douteuses, biens non remboursés puis récupérés par la banque… on parle au total de 180 milliards d’euros. Depuis trois ans, ces actifs «malades» ont provoqué la faillite et la fusion de caisses d’épargne (leur nombre est passé de 45 à 9), puis la nationalisation d’entités financières exsangues.
A tel point que Madrid a dû solliciter en juin une aide de la zone euro, qui s’est engagée à verser jusqu’à 100 milliards d’euros pour recapitaliser le secteur bancaire. Alors qu’une première tranche de 30 milliards est sur le point d’arriver, Bruxelles exige au préalable de Madrid la mise en place d’une bad bank qui sera chargée de gérer ces actifs toxiques liés à l’immobilier.
Quel est son rôle ?
Sa création est le passage obligé pour assainir un secteur qui suscite la méfiance, notamment du Fonds monétaire international (FMI), persuadé que la «toxicité» des biens immobiliers est supérieure à ce que les autorités espagnoles veulent bien dire. Déjà utilisée, notamment en Irlande, la bad bank est d