Le programme économique de François Hollande devait combiner la réduction des déficits publics et le retour à la croissance. Cent jours plus tard, et après plusieurs révisions à la baisse des prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour 2013 et au delà, il apparaît clairement que la réduction à marche forcée des déficits publics - de 5,2% du PIB en 2011 à 3% du PIB en 2013 - a fortement entamé les perspectives de reprise économique. La raison tient en ce concept central de la théorie keynésienne : le multiplicateur budgétaire, c’est-à-dire l’effet de contraction sur l’activité économique induit par une hausse des impôts (multiplicateur fiscal) ou une réduction des dépenses publiques (multiplicateur des dépenses publiques).
Un multiplicateur des dépenses publiques égal à 1 signifie qu’une réduction des dépenses de 1% du PIB entraîne une réduction du PIB aussi égale à 1%. Sachant que les recettes fiscales correspondent à peu près à 50% du produit intérieur brut, cela implique qu’in fine la réduction du déficit budgétaire ne sera pas de 1% du PIB mais seulement de 0,5% puisque 0,5% de recettes fiscales aura été perdu à cause de la baisse de l’activité. Si bien que, si l’objectif de départ était une réduction du déficit de 1%, le gouvernement devra pour l’atteindre s’engager dans de nouvelles réductions des dépenses avec des effets négatifs additionnels sur l’activité économique. Un multiplicateur égal à 2 serait bien pire encore puisqu’il impliquerait que tout e