La famille Hermès ressort ses griffes. Comme l'a révélé hier Charlie Hebdo, la maison de luxe a porté plainte le 10 juillet pour «délit d'initié, complicité de délit d'initié et manipulation de cours» contre son rival honni LVMH, accusé d'être entré par effraction au capital en 2010. Le leader mondial du luxe, dirigé par Bernard Arnault (première fortune de France), a riposté illico, en déposant plainte hier après-midi pour «chantage, dénonciation calomnieuse et concurrence illicite». Et a affirmé, dans un communiqué outragé, que les accusations d'Hermès sont «graves et dénuées de tout fondement». Ambiance…
Ombre. Cette nouvelle séance de bourre pif n'est que la prolongation judiciaire du conflit provoqué par le raid de Bernard Arnault sur Hermès, contrôlé par la famille du même nom depuis cent soixante-quinze ans. En octobre 2010, LVMH avait annoncé à la surprise générale détenir 17% du capital (il est monté depuis à 22,6%), amassés dans l'ombre via des options d'achats prises pour son compte par des banques. Le tout sans aucune déclaration de franchissement de seuils à l'Autorité des marchés financiers (AMF).
LVMH assure qu'il a agi dans les règles, puisque rien n'obligeait à déclarer les instruments financiers (equity swaps) utilisés pour l'occasion. En clair, Arnault aurait tiré profit des failles de la réglementation.
L'AMF avait tout de même ouvert une enquête, dont on ignore pour l'heure les conclusions. Le ge