Menu
Libération
Interview

«L'eau pour se laver ne doit pas être au même prix que l'eau pour remplir sa piscine»

Article réservé aux abonnés
Le texte sur la tarification progressive de l'énergie va être déposé au Parlement mercredi. A Libourne, ce système s'applique déjà pour la distribution de l'eau.
par Laura Orosemane
publié le 4 septembre 2012 à 18h50

Mercredi sera déposée au Parlement une proposition de loi sur la tarification progressive de l'énergie – pour faire simple : plus on consomme, plus on paie. Si l’application de cette règle à l'électricité et au gaz est une nouveauté, ce système est d’ores et déjà utilisé pour l’eau dans plusieurs communes de France.

Philippe Buisson, maire PS de la commune de Libourne, première ville française à avoir appliqué une tarification progressive de l’eau, juge très positif le bilan de cette expérience.

En pratique, comment sont appliqués ces tarifs ?

La gestion de l'eau a été confiée à un délégataire privé, la Lyonnaise des eaux, qui a accepté de jouer le jeu et même de voir sa rémunération plafonnée. C'est d'abord une démarche sociale, pour permettre l'accès à l'eau pour tous, et aussi environnementale, pour préserver la ressource. Les premiers mètres cubes d'eau sont presque gratuits (0,10 euro/m3), puis augmentent en fonction de la consommation. En clair, nous avons voulu distinguer l'utilisation vitale de l'utilisation de confort parce que les prix ne doivent pas être les mêmes si l'on consomme de l'eau pour se laver ou bien pour remplir sa piscine.

Après deux ans d’expérience, quel est le bilan ?

C’est un bilan positif. Les Libournais y ont gagné en termes de prix : La consommation totale en eau de la ville a diminué d’environ 10 % et les factures individuelles ont baissé d’environ 15 %. Au delà, la question de la préservation de l'eau intéresse beaucoup. Un groupe de citoyens, qui forme une régie de contrôle, rencontre chaque mois la Lyonnaise des eaux pour poursu