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Comment la crise fait économiser de l’argent à Paris et Berlin

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La crise et ses dégâtsdossier
Grâce a des taux historiquement bas, certains pays de la zone euro se sont «enrichis» en empruntant.
publié le 6 septembre 2012 à 22h16

C’est l’un des grands paradoxes de la crise : la France n’a jamais bénéficié de conditions aussi favorables pour emprunter sur les marchés. Au plus bas depuis des mois, les taux des obligations à dix ans ont même atteint un minimum historique, hier, à 2,21%. Quant aux titres à court terme, ils trouvent preneurs… à des taux négatifs.

La crise a-t-elle des conséquences positives sur les finances publiques ? En Allemagne, on pose sérieusement la question. Le grand quotidien Bild y a même répondu par l'affirmative, début août, estimant que Berlin «gagne de l'argent» grâce à des taux plus favorables que jamais. Le pays aurait ainsi économisé 60 milliards d'euros sur les trente derniers mois, soit plus qu'il n'a dépensé pour soutenir la Grèce.

«Rémunérateur». «Taux négatifs» : le concept semble relever du surréalisme économique. Pourtant, outre l'Allemagne et la France, le Danemark, les Pays-Bas ou encore la Belgique en ont bénéficié ces derniers mois sur leurs emprunts à court terme. Malgré leurs situations contrastées, ces pays sont considérés comme les meilleurs élèves de la zone euro. On s'arrache donc leurs obligations, quitte à perdre un peu de la mise initiale : c'est le prix à payer pour mettre son argent en sécurité, quand les autres placements sont trop incertains. Lors de la dernière émission de dette française, lundi, des titres à trois mois ont ainsi trouvé preneur au taux (légèrement) négatif de - 0,014%. Combien ces opérations parado