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Libération

Contre Merkel, une victoire de la «Sarkhollande»

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Les deux présidents français ont, à leur façon, cherché à faire pression sur la BCE.
publié le 6 septembre 2012 à 22h16

Dans cette rentrée politique catastrophique pour l'actuel gouvernement, voilà une vraie bonne nouvelle. En déclarant vouloir intervenir de manière «illimitée» sur le marché de la dette pour soulager les pays étouffés par des taux d'intérêts très élevés, Mario Draghi, le patron de la Banque centrale européenne (BCE), vient de prononcer les mots que beaucoup de pays (dont la France) attendaient depuis très longtemps. A l'Elysée, on aurait tort de ne pas s'en attribuer quelque mérite. «Il est clair qu'une partie de cette décision revient au travail de conviction de François Hollande auprès de ses partenaires européens, confie-t-on dans l'entourage du Président. Ne serait-ce que parce qu'il a remis la question de la croissance au cœur des discussions.»

Décès de la «Merkozy». Patron des députés socialistes, Bruno Le Roux n'y va pas avec le dos de la petite cuillère : «Cette décision totalement inenvisageable il y a encore six mois est une victoire évidente pour François Hollande», évoquant même l'acte de décès de la «Merkozy». Un diplomate français tempère beaucoup cet enthousiasme : «Cette décision n'est pas le résultat d'un gouvernement en particulier, mais de la prise de conscience de Mario Draghi de la gravité de la situation.»

Hier soir, depuis Londres, Hollande s'est bien gardé de jouer les fanfarons, pour ne pas brusquer la susceptibilité allemande. «Je respecte l'indépendance de l'institution, mais j