Depuis quatre ans, le sauvetage de l'euro ressemble à une bande-annonce dont on ne voit jamais le film. Maintes fois promis et programmé, mais sans cesse différé. On ne sait pas encore si l'histoire retiendra ce 6 septembre 2012, mais c'est possible. A Francfort, ce ne fut pas un «jeudi noir», mais un jour d'espoir ou plutôt d'immense soulagement. Le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a prononcé une phrase qui vaut son pesant de milliards d'euros. Avis aux spéculateurs : la banque rachètera désormais «sans limite» de la dette des Etats de la zone euro. En économie, ce sont les banques centrales qui disposent de la force de dissuasion. Encore faut-il qu'elles veuillent bien s'en servir. Cette fois, le message est clair : quiconque jouera de manière «infondée» contre l'un des pays de la zone subira des pertes immédiates. Ce n'est plus une digue de papier qui protège la monnaie unique mais une puissance dotée d'une arme financière quasi atomique ! La France et les pays qui réclamaient à cor et à cri ce revirement stratégique de l'institution européenne auraient tort, pourtant, de se laisser griser par cette victoire. Et pas seulement en raison des multiples conditions imposées par Draghi en échange de l'usage possible de la force. La Banque centrale européenne ne pourra plus servir de bouc émissaire. La décision de la BCE redonne de l'air aux pays les plus en difficultés, comme l'Espagne ou l'Italie, mais remet aussi paradoxalement la pr
EDITORIAL
Enfin
Article réservé aux abonnés
La crise et ses dégâtsdossier
par Vincent Giret
publié le 6 septembre 2012 à 22h06