Chaque premier jeudi du mois, la Banque centrale européenne décide de modifier, ou non, les taux auxquels elle prête de l'argent aux banques, et en accepte d'elles. Ce mois-ci, les taux ne bougeront pas, a annoncé en début d'après-midi Mario Draghi, le président de la BCE. Mais c'est l'annonce suivante qui a concentré l'attention des observateurs : oui, l'institution de Francfort lancera bien un nouveau programme de rachat de dettes – mais à de strictes conditions.
A l'unanimité moins une voix – très probablement celle du représentant allemand – le conseil des gouverneurs de la BCE a donc autorisé des rachats «quantitativement illimités» d'obligations publiques de court terme (moins de trois ans) sur le marché secondaire. Objectif : faire baisser les taux auxquels empruntent les pays les plus en difficulté, Espagne et Italie en tête. Contrairement à certaines prévisions, la BCE n'a fixé aucun écart maximum de taux par rapport à l'Allemagne, dont le dépassement aurait automatiquement entraîné son intervention.
Conditions politiques
Elle a également posé deux limites à son programme. Pour en bénéficier, un pays devra solliciter l’assistance du Fonds européen de stabilité financière, laquelle est conditionnée à de profondes réformes économiques. Or, c’est précisément cette conditionnalité qui retient pour l’instant Rome et Madrid de faire appel au FESF. De plus, ces rach