C’était l’un des 60 engagements du candidat Hollande : mettre en place une grande Banque publique d’investissement (BPI) pour aider les entreprises hexagonales à innover et à ne pas délocaliser. Mais l’instauration de cet instrument financier connaît des ratés. Il y a eu «l’affaire Pigasse», à savoir la polémique entre les ministres Pierre Moscovici et Arnaud Montebourg sur le choix du banquier de Lazard pour conseiller l’Etat sur cette fameuse BPI. Et voilà que Bercy et les régions s’empaillent sur le sujet. Enjeu : qui aura le contrôle de cette nouvelle banque d’Etat au service des PME ?
Mercredi, quinze présidents de région ont rencontré cinq ministres de Bercy (outre Montebourg et Moscovici, Nicole Bricq, Benoît Hamon et Fleur Pellerin étaient présents), mais les deux camps n'ont pas réussi à se mettre d'accord. Il va pourtant falloir faire vite : le gouvernement s'est engagé à créer la BPI d'ici «fin octobre».
Rebâtir une politique industrielle
La création de la BPI est justifiée par la frilosité des banques privées à soutenir les petites et moyennes entreprises dans leurs projets. Une prudence qui devrait aller croissant : les nouvelles règles comptables (dites Bâle III) imposeront aux établissements financiers de prendre encore moins de risques.
En présentant son projet, le candidat socialiste avait vu grand : «La Banque publique d'investissement aura pour principale mission de rebâtir une politique industrielle pour la nation», écrivait