Nous y voilà : trois millions de chômeurs ; près d’un jeune sur cinq sous le seuil de pauvreté ; des entreprises à la peine ; des banques contraintes par l’application des nouvelles règles prudentielles, dites «Bâle III», de fermer les robinets du crédit…
Oui, la rentrée est avare en bonnes nouvelles. Face à une situation aussi dégradée, que faire ?
Une partie des difficultés vient du déficit de coordination entre les pays européens, notamment en termes de politique fiscale et budgétaire.
De ce point de vue, la proposition allemande d’avancer explicitement vers une construction fédérale, et de redonner ainsi une légitimité démocratique aux instances européennes de pilotage économique, constitue une opportunité historique. Certes, cette construction ne résoudrait pas tous les problèmes : l’inflation, qui à un niveau modéré contribuerait malgré tout à alléger les dettes publiques moins brutalement que les stratégies actuelles de baisses des dépenses budgétaires, se heurtera toujours à l’hostilité germanique.
Mais au moins pourrait-on tordre le cou aux spéculateurs toujours à l’affût et prêts, au moindre signe de faiblesse, à s’attaquer aux dettes souveraines et à parier sur un éclatement de la zone euro ; au moins pourrait-on mettre en place des mécanismes de solidarité entre les pays européens, et des règles de responsabilité…
Hélas ! La France tergiverse, renâcle, hésite à s’engager dans cette voie : tant par pusillanimité que pour tenter, en pure perte d’ailleurs, de complaire à