Soyons francs. Etre recruté comme analyste par une agence de notation sociale ou sociétale et découvrir le monde de l’Investissement socialement responsable (ISR) fut, à l’aube de mes 23 ans, une expérience très attrayante pour le jeune diplômé que j’étais. Qui aurait boudé l’idée d’être (bien) rémunéré pour scruter et noter la performance éthique des grandes entreprises cotées en Bourse ? Difficile de ne pas se réjouir à l’idée d’être envoyé dans des hôtels quatre étoiles pour suivre les conférences à la City ou à Wall Street pour vanter les mérites de l’investissement éthique. Avec, en prime, la découverte du monde de la finance et de ses frasques. Vous aviez rêvé du mariage impossible entre Mars (la finance) et Eros (le social) ? L’ISR l’a fait. L’eldorado !
L’analyste ISR fait aujourd’hui le hit-parade des nouveaux métiers en vogue. Le profil rêvé des DRH ? Un MBA à HEC ou à la London School of Economics, une expérience de financier à la City et un séjour à la ferme (bio, et à l’étranger s’il vous plaît) pour verdir le profil ! Un profil école de commerce ou Sciences-Po fera l’affaire à condition d’avoir choisi la spécialité «développement durable», idéalement complétée par un stage dans un pays en développement au sein d’une firme internationale. Etre au cœur du système, mais avec un vernis Lohas («Lifestyle of health and sustainability»), le pendant anglais de notre très à la mode bobo («bourgeois bohème», mais plus bourgeois quand même).
Sauf que, six ans plus tard, apr