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Libération

Un rapport qui épingle les retards à l’allumage de la famille Peugeot

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L’étude de l’expert Emmanuel Sartorius critique la stratégie du constructeur automobile. Mais la restructuration en cours, jugée «nécessaire», n’est pas remise en cause.
publié le 11 septembre 2012 à 22h26

Cela ne changera rien au sort des milliers de salariés de PSA qui vont perdre leur job. Mais la famille Peugeot, qui a fondé le groupe il y a plus de deux cents ans, porte une lourde part de responsabilité dans ce drame social. Le rapport Sartorius, remis hier au gouvernement, attaque sévèrement les erreurs stratégiques des Peugeot, reprenant les arguments développés depuis longtemps par les analystes et les médias. Avec, en toile de fond, l’idée que le capitalisme familial, bien souvent encensé, peut aussi mener droit dans le mur.

La critique la plus choc n'est pas forcément la plus convaincante. Sartorius a légitimé les attaques de Montebourg, estimant que PSA a trop donné à ses actionnaires - les Peugeot au premier rang -, au détriment du «développement du groupe». Et de pointer les 2,9 milliards d'euros de dividendes et les 3,1 milliards de rachat d'actions en treize ans. Encore faudrait-il prouver que PSA est plus généreux que ses concurrents, ce que Sartorius s'est gardé de faire. PSA a répliqué qu'il avait, dans le même temps, investi 40 milliards d'euros, soit six fois plus que la somme donnée aux actionnaires. Enfin, le groupe n'a versé de dividende qu'une seule fois durant ces quatre dernières années.

Survivre. Le reste du diagnostic fait consensus dans le monde automobile. D'abord, son développement trop «timide» et tardif à l'international. Le plus beau gâchis étant celui de la Chine : PSA a été l'un des premiers à s'y implanter (