C’est un véritable séisme dans l’industrie de l’aéronautique et de la défense. Le groupe franco-allemand EADS (Airbus, Eurocopter, fusée Ariane, etc.) et son concurrent britannique BAE Systems ont annoncé hier qu’ils discutaient d’une fusion. EADS contrôlerait 60% du nouvel ensemble, contre 40% pour BAE. Si elle aboutit, l’opération créerait le leader mondial du secteur, un mastodonte de 73 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 226 000 salariés, encore plus gros que les américains Boeing ou Lockheed Martin. Le nouvel ensemble régnerait en maître sur l’industrie de défense européenne, dont la consolidation était en suspens depuis plus de dix ans.
Tout s’est accéléré début juin, dès l’arrivée aux commandes d’EADS de l’Allemand Thomas Enders, qui a succédé au Français Louis Gallois. Le nouveau patron et son numéro 2, le directeur de la stratégie, Marwan Lahoud, décident de frapper un grand coup. Avec un diagnostic simple : à cause du succès d’Airbus, la «vision 2020» de Gallois, dont l’objectif est d’équilibrer les activités civiles et militaires, est morte. A moins d’un rachat de grande ampleur. Ce qui confirme au passage la révolution enclenchée par Enders, qui a déjà créé un siège unique à Toulouse, décidé d’établir une usine Airbus aux Etats-Unis et limogé tout l’état-major de la filiale défense d’EADS.
Parité. Au sommet du groupe franco-allemand, le choix de BAE comme partenaire potentiel s'impose très vite. «C'est un projet fabuleux, à la fois sur