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Sécu : le gouffre-douleur

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Selon la Cour des comptes, le déficit de l’assurance maladie atteindrait 14,7 milliards d’euros à la fin de l’année. Un mieux, mais son financement reste insuffisant.
publié le 13 septembre 2012 à 22h16
(mis à jour le 13 septembre 2012 à 22h16)

S'il est un déficit qui exaspère la Cour des comptes, c'est bien celui de la Sécu. Année après année, rapport après rapport, les magistrats de la rue Cambon répètent inlassablement qu'à la différence des dépenses de l'Etat ou des collectivités locales, les déficits des comptes sociaux n'ont aucune utilité pour les générations futures. Reporter l'ardoise de la consommation de médicaments en 2012 sur des Français pas encore nés est en soi une «anomalie» et une «injustice» qu'il convient de corriger au plus vite, a rappelé hier son premier président, Didier Migaud. Un «impératif» partagé par François Hollande qui, la semaine dernière, a affirmé «adhérer totalement» à ce raisonnement. Mais, entre le dire et le faire, il y a parfois un décalage. Et c'est le point sur lequel a insisté hier la vigie des comptes publics dans son rapport annuel sur le financement de la Sécu, soulignant que «la trajectoire de réduction des déficits marque le pas». Analyse d'une exception bien française, puisque le déficit «social» du reste de la zone euro est nul.

Les racines du mal

Après 29,8 milliards d’euros en 2010 et 23,1 milliards en 2011, le déficit de la Sécu devrait atteindre 14,7 milliards cette année. Un mieux. Sauf que le gouvernement Fillon avait fixé pour 2012 un objectif de 13,8 milliards d’euros. La cour a fait ses comptes et constaté que le budget rectificatif estival du gouvernement Ayrault n’empêchera pas le fameux trou de