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Analyse

BAE et EADS, une affaire d’Etats

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François Hollande veut des garanties avant de se prononcer sur la fusion des deux groupes aéronautiques et militaires européens. Les entreprises, elles, veulent limiter l’influence politique.
publié le 14 septembre 2012 à 22h26

EADS et BAE parviendront-ils à se marier pour créer le leader mondial de l’aéronautique et de la défense ? La fuite, mercredi, de leur projet de fusion a transformé une négociation secrète en course d’obstacles sous très haute pression. Il y a eu d’abord le plongeon, jeudi, des cours de Bourse des deux fiancés, malgré l’accueil favorable des analystes et des agences de notation. Puis les interrogations sur la raison du mutisme des Etats, la France et l’Allemagne (EADS) se murant dans le silence, tandis que la Grande-Bretagne (BAE) se contentait de dire qu’elle défendrait ses intérêts. La suite est entre leurs mains : il suffirait que l’un de ces trois pays mette son veto pour tout faire échouer. L’affaire doit être bouclée d’ici au 10 octobre, le délai fixé par la réglementation boursière.

Rien n'est joué. Les Etats ont donné leur feu vert à la poursuite des négociations en juin. Mais ils veulent juger sur pièces cette opération cruciale, dont ils n'ont pas pris l'initiative. Selon nos informations, François Hollande a évoqué le sujet avec Angela Merkel. «Ils ont convenu qu'il fallait que les industriels aillent jusqu'au bout de leurs discussions et qu'ils arbitreraient une fois le projet finalisé», raconte un proche du Président. Une coordination logique, puisque les deux pays sont liés par un pacte d'actionnaires depuis la création d'EADS en 2000.

Querelles. Selon nos informations, François Hollande veut des garanties dans plusieurs domaines : la lo