Chanel, prestigieuse marque de luxe française, a été condamnée vendredi par la cour d'appel de Paris pour «contrefaçon» du motif d'un petit sous-traitant de Haute-Saône, World Tricot, dans une affaire scrutée par le milieu de la mode.
Chanel est condamné à 200 000 euros de dommages et intérêts. Cet arrêt infirme la décision de décembre 2009 du tribunal de commerce qui avait blanchi la maison de luxe de l’accusation de contrefaçon portée par son sous-traitant.
«De la comparaison visuelle de l'échantillon modèle original versé aux débats et de la veste aux crochets Chanel, il résulte que le motif de la veste constitue une copie servile de l'échantillon appartenant à la société World Tricot», écrit la cour dans son arrêt.
Cette décision ponctue un bras de fer de sept années entre la petite entreprise de Haute-Saône et le géant du luxe sur la question de la propriété intellectuelle des fabricants.
«La justice française n'a pas raté le rendez-vous qu'elle avait avec le milieu du luxe et a rendu un arrêt qui va faire jurisprudence, c'est une manière de reconnaître la créativité de tous ceux qui dans l'ombre de leur atelier ont de l'imagination», s'est réjoui Me Pascal Créhange, avocat de World Tricot, aujourd'hui en liquidation judiciaire.
Carmen Colle (photo AFP), créatrice de cette petite société qui a démarré comme atelierde réinsertion de femmes grâce à un chèque de la fondation Abbé Pierre, a fondu en larmes à l’annonce de la décision.
«Malentendu»
«Nous n'avons j