Le rachat, fin août, du château de Gevrey-Chambertin, en Bourgogne, par un homme d'affaires chinois a suscité un vif émoi. Spécialiste de l'économie du vin et auteur de la Guerre des vins, Benoist Simmat dédramatise.
Faut-il s’alarmer du passage de Gevrey-Chambertin sous pavillon chinois ?
Non, c’est plutôt une bonne nouvelle. Ce magnat de Macao a payé très cher un domaine de qualité moyenne, plus vraiment entretenu. Question de prestige : Gevrey-Chambertin est une marque mondiale, un symbole. Il veut restaurer le château, a engagé un vigneron français pour améliorer le vin. Mais c’est ressenti comme un traumatisme et exploité par le Front national car notre vignoble était toujours resté français.
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Depuis peu, les Chinois font massivement leurs emplettes dans le vin…
C’est vrai. Une vingtaine d’opérations de taille moyenne ont eu lieu à Bordeaux depuis la fin 2010. Cela va s’accélérer. Il y aura une grosse transaction fin septembre dans le Bordelais, sans doute un grand cru. Les Chinois vont aussi s’intéresser au Languedoc et aux vins de Loire. Mais là encore, on peut l’interpréter positivement. Le vin, c’est près d’un tiers des exploitations agricoles françaises, il y a chaque jour des domaines en vente et pas assez de repreneurs. Quelques dizaines de rachats par des étrangers tous les ans, c