L'automne social espagnol promet d'être chaud. «Si le gouvernement Rajoy continue à démanteler l'Etat-providence, nous irons crescendo, jusqu'à une nouvelle grève générale s'il le faut», a menacé Ignacio Fernandez Toxo, secrétaire général de Commissions ouvrières (CCOO). Samedi, à l'appel des principaux syndicats, des dizaines de milliers de personnes (65 000 selon la police) ont convergé vers le centre de Madrid derrière cette bannière : «Ils veulent ruiner le pays. Il faut les en empêcher.» Une marche qui intervient après neuf mois de coupes budgétaires qui ont, entre autres, supprimé le treizième mois et baissé le salaire des fonctionnaires, augmenté la TVA (à 21%), les taxes judiciaires et universitaires, et cessé de subventionner 417 médicaments.
Préambule. Composée de représentants de toutes les régions et de secteurs (santé, éducation, services sociaux) spécialement «punis» par les restrictions budgétaires, la protestation s'est voulue un préambule à de futures mobilisations. Notamment en vue de l'annonce, le 27 septembre, d'un «nouveau plan de réformes» et du prochain budget annuel dans lequel, a prédit le ministre de l'Economie, Luis de Guindos, il faut s'attendre à de «nouveaux et indispensables sacrifices».
Entre une marmite sociale qui menace d’exploser et les injonctions de Bruxelles de ne pas relâcher les efforts d’austérité, Mariano Rajoy ne dispose pas d’une grande marge de manœuvre. Et ce, même s’il