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La seconde chance du Made in France

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Alors que de grands groupes délocalisent à tout va, des industriels font le pari de l’Hexagone. Un choix stratégique plus que patriotique.
(Photo Christophe Maout pour Libération)
publié le 16 septembre 2012 à 22h16

Frangy-en-Bresse, dans la torpeur de l'été, quelques centaines de militants PS fêtent la rose. A la tribune, le ministre au verbe haut règne en son fief ouvrier. C'est qu'Arnaud Montebourg, le héraut du «patriotisme économique», élu en Saône-et-Loire, ramène un peu d'espoir dans cette France des usines, d'Areva à BAT, de Rexam à l'ex-Lejaby. Il l'assure : miser sur l'industrie française, c'est suivre «la route de la troisième révolution industrielle».

«Gageure». En cette rentrée 2012 plombée par le plan social de PSA Peugeot-Citroën et la faillite du volailler Doux, il faut un certain optimisme pour y croire. Et pourtant, pour quelques irréductibles petits patrons, il est encore possible de produire en France, d'y monter ou d'y relocaliser son usine. A certaines conditions.

Jacques Marie, PDG de Bleu Forêt, a racheté, en 1994, une usine de confection de chaussettes à Vagney, dans les Vosges. A l'heure des premières délocalisations, le téméraire assume «le choix stratégique de produire 100% français». Avec 250 salariés et un produit pour lequel la main-d'œuvre coûte la moitié du prix de revient moyen, impossible de rivaliser avec les produits venus de Chine, cinq fois moins chers sur les premiers prix. «J'ai donc opté pour un positionnement moyen-haut de gamme et tenu compte de ce qui allait s'appeler le développement durable. J'ai assuré la qualité des socquettes, misé sur la créativité pour renouveler les collections, mis en pla