Officiellement, Vincent Bolloré est arrivé chez Vivendi sans l’avoir cherché. C’est Canal+ qui est venu frapper à sa porte pour lui demander de lui vendre ses deux chaînes gratuites de la TNT, Direct 8, et Direct Star. Après avoir lancé Direct 8 en 2005, en croyant qu’il suffisait de filmer ses studios en direct 24 heures sur 24 avec la tour Eiffel en toile de fond, l’homme d’affaires breton a vite compris que faire de la télévision c’était d’abord mettre beaucoup d’argent dans les programmes. Aussi n’a-t-il pas hésité à vendre ses chaînes toujours déficitaires mais valorisées à plus de 400 millions d’euros. Bolloré a demandé à se faire payer en actions Vivendi. Un moyen pour le loup d’entrer dans la bergerie ?
L’opération est toujours suspendue au feu vert du Conseil supérieur de l’audiovisuel. Mais, sans attendre, ce redoutable financier a raflé sur le marché des actions Vivendi. Il détiendrait déjà plus de 2% du capital. Ce qui lui permettra de monter à plus de 5% quand le deal avec Canal sera fait.
Pas le bienvenu Bolloré ? Officiellement c’est tout le contraire. Jean-René Fourtou l’a invité à siéger au conseil de Vivendi quand il voulait. Bolloré traîne pourtant une réputation d’affreux «raider». Sa spécialité ? Entrer au capital d’une société par surprise, comme chez Bouygues en 1997 où il convoitait TF1, chez Pathé juste après, ou encore chez Vallourec. Puis ressortir, en cas d’échec de sa prise de contrôle avec une belle plus-value.
Sur Vivendi, «Bollo» ne dit rien. Mai