«Le futur c'est l'accomplissement des utopies», a écrit un jour Oscar Wilde. Le dandy irlandais parlait, en quelque sorte, du progrès, cette quête atavique de l'humanité. Et de son formidable moteur : l'innovation scientifique, technologique, industrielle, marchande… En cette année 2012, l'époque est moins romantique. Comme privée de vision d'avenir. Depuis la faillite de Lehman Brothers il y a quatre ans, la crise de l'argent fou gangrène feu l'Occident capitaliste triomphant. Et menace la vieille Europe. La France est en deuil de son colbertisme séculaire. Innovateurs et petits entrepreneurs trouvent porte close chez les banquiers. Les usines licencient, délocalisent, ferment, gonflant les rangs du chômage de masse. Et la jeunesse, seule à même d'inventer demain, est privée d'ascenseur, avec précarité à tous les étages…
Soumise au Leviathan aveugle des marchés, l'économie n'a plus de vision du futur, donc du bien commun. Et pourtant la flamme du progrès brûle encore, forcément. Ils sont toujours là ces chercheurs, ingénieurs, «startupers», petits et grands industriels qui n'ont pas renoncé à inventer l'avenir dans l'étau de la crise. Ils créent ou reprennent des entreprises, investissent, travaillent à redorer le blason du made in France. Envers et contre le tsunami des plans sociaux, ils conjurent la prétendue malédiction du «coût du travail» hexagonal. «EcoFutur» les a rencontrés. Chaque lundi, le nouveau cahier hebdo de Libération zoomera sur cette écon