Elle s’appelle Romy, a 30 ans, et travaillait à l’usine PSA de Valenciennes. Juste avant les congés d’été, à la fin du mois de juillet, elle change de poste et emporte avec elle deux raclettes pour nettoyer le sol. Un collègue la voit faire, la dénonce. Lorsqu’elle reprend son travail le lendemain, deux gros bras l’attendent à son poste et la raccompagnent à la sortie de l’usine. Romy est virée.
Les syndicats prennent aussitôt sa défense. «Elle changeait de poste et a voulu garder son matériel avec elle, car elle croyait - restrictions budgétaires obligent - qu'elle n'en aurait pas de disponible dans son nouveau poste», explique Cédric Brun, de la CGT. «La salariée a fait l'objet d'une procédure de licenciement pour avoir soustrait des objets qui appartenaient à l'entreprise. Ce geste remet clairement en cause la confiance qui lui était attribuée», rétorque PSA. Les deux raclettes coûtent 3,07 euros. Romy est stupéfaite. Pourquoi a-t-elle été dénoncée ? «Avec la mise en concurrence des salariés, qui doivent prouver qu'ils sont meilleurs que leurs voisins, ils pensent qu'en dénonçant, ils vont être bien vus de la hiérarchie», commente Cédric Brun. Selon un autre responsable syndical, la direction «essaie de se séparer d'un maximum de personnes, et tout est prétexte à le faire».
Le 7 septembre, le licenciement est notifié à Romy. La presse locale fait grand cas de cette histoire. Voyant l’écho médiatique monter, la direction «parisienne» fait