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Récit

Italie : Fiat se désinvestit de ses promesses aux salariés

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Le constructeur renonce à son concept de «Fabbrica Italia», qui prévoyait une hausse de la production dans la péninsule. Une trahison pour les syndicats.
par Eric Jozsef, Correspondant à Rome
publié le 18 septembre 2012 à 21h46

«Fiat restera en Italie, mais on n'investit pas dans un marché en crise.» En direct des Etats-Unis, où il se trouve régulièrement depuis le rachat du colosse américain Chrysler par Fiat, Sergio Marchionne, l'administrateur délégué du groupe turinois, a assuré hier qu'il ne déserterait pas la péninsule.

Une déclaration qui a moyennement rassuré dans son pays, où l'on redoute le désengagement du constructeur automobile, et surtout les conséquences sociales d'une éventuelle fermeture de deux des cinq usines italiennes. «On s'est moqué du pays», a ainsi tonné la secrétaire de la puissante confédération CGIL, Susanna Camusso, dénonçant une trahison.

Contrecœur. A l'origine de cet émoi national : la diffusion d'un communiqué, jeudi, dans lequel la direction du groupe disait renoncer à son concept stratégique de «Fabbrica Italia» («Usine Italie»), lancé il y a deux ans et demi, et qui prévoyait la production de 1,4 million de voitures dans la péninsule en 2014 (contre 400 000 aujourd'hui) : «Les choses ont profondément changé depuis. Le marché automobile européen est entré dans une grave crise et celui de l'Italie s'est effondré au niveau de celui des années 70. Il est donc impossible de se référer à un projet datant de deux ans et demi», explique la firme . En clair, les 20 milliards d'investissements promis sont remis en cause. Et ce, alors même que les engagements du constructeur sur le lancement de nouveaux modèles, la modernisation de