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portrait

Marwan Lahoud. Missile dominici

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Frère aîné d’Imad, le patron de EADS France bataille pour créer un géant mondial de l’aéronautique et de l’armement.
publié le 18 septembre 2012 à 19h08

Il n’y a pas si longtemps, dépité d’être cantonné à un rôle de numéro 2 ou 3, il faisait partie de la poignée de dirigeants évoqués pour diriger le groupe nucléaire Areva. Depuis une semaine, il est le roi du pétrole, ou plutôt de l’aéronautique et de la défense européennes. Patron de EADS France depuis l’été, chargé de la direction stratégique et des fusions-acquisitions sous la houlette du nouveau big boss, Tom Enders, Marwan Lahoud est un des bras armés du rapprochement avec l’Anglais BAE, fusion qui devrait - si elle aboutit - créer un géant mondial apte à rivaliser avec Boeing et Lokheed Martin. Cet homme a donc réussi une double prouesse : exister en tant que dirigeant sans être le patron, et faire oublier l’opprobre jeté sur le nom de Lahoud par la faute de son frère Imad, cerveau fou de l’affaire Clearstream.

Cette résistance, Marwan Lahoud l'a façonnée au fil d'un parcours guidé par un seul but : réussir. Avec un principe de base : ne jamais se laisser submerger par l'émotion, la passion. «Il faut de la modération en tout», dit-il en se resservant de la glace au nougat. Une façon, peut-être, de terrasser ce qui reste d'Oriental en lui. Il est né au Liban dans une famille de militaires chrétiens maronites, baignée de culture française. «Non seulement la langue, mais aussi les valeurs qui font la république», précise-t-il. Il a 9 ans quand il découvre la France, à l'occasion d'un stage de son père à Bourges comme chef de bataillon. Puis 12 ans, quand