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Libération
Récit

Tapie : la justice vise les sous-fifres

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L’enquête sur l’arbitrage de l’affaire Adidas cible des fonctionnaires qui n’ont fait qu’obéir à Bercy.
publié le 18 septembre 2012 à 22h16

Haro sur les exécutants. Le parquet de Paris a ouvert hier une information judiciaire pour «abus de pouvoir», visant les hauts fonctionnaires ayant entériné en 2008 l'arbitrage sur l'affaire Adidas, qui a permis à Bernard Tapie de toucher 390 millions d'euros de dommages et intérêts. Après déduction de créances bancaires et fiscales, plus de 100 millions devraient rester dans la poche de l'homme d'affaires. Problème : les hauts fonctionnaires en question n'ont fait qu'obéir aux ordres venus d'en haut, de Bercy, voire de l'Elysée.

L’affaire relève de la Cour de justice de la République (CJR), seule compétente pour juger les membres du gouvernement, tant le dossier Tapie était surveillé comme le lait sur le feu par les ministres des Finances, de Dominque Strauss-Kahn à Christine Lagarde, en passant par Thierry Breton, Nicolas Sarkozy et même Jean-Louis Borloo. La justice pénale prend le relais en vue de statuer sur les dirigeants du CDR (la poubelle publique du Crédit lyonnais : désormais privatisé, ses anciens contentieux restent à la charge du contribuable) et de l’EPFR (holding du CDR, lui aussi sous tutelle de l’Etat). Sont ainsi visés leurs présidents : Jean-François Rocchi et Bernard Scemama.

La procédure devant la CJR, initiée durant l'été 2011, vise essentiellement Christine Lagarde, ministre des Finances sous la présidence de Nicolas Sarkozy. C'est sous sa tutelle que fut décidé d'entrer en voie d'arbitrage, en décembre 2007, puis de ne pas contester la sentenc