Il le vit «très bien», de façon «tout à fait décomplexée»… sauf qu'il tient à rester anonyme. «Il» est un Français d'une cinquantaine d'années, exilé fiscal en Belgique depuis quatre ans et qui n'a attendu ni la migration annoncée de Bernard Arnault ni l'annonce par François Hollande d'une imposition à 75% sur les revenus supérieurs à un million d'euros pour délocaliser tous ses fonds d'investissements de Paris vers Bruxelles. Sa résidence principale et son foyer fiscal avec. «Certains sont plus visionnaires que d'autres, glisse-t-il, un petit sourire narquois aux lèvres. Pour moi, la France est finie, et l'était déjà avant Hollande. C'est un pays qui marche sur la tête. Il y a 20% de gens qui travaillent. C'est toujours les mêmes qui font des efforts, payent pour les autres, et les mêmes qui en profitent.»
«Avantages». Il ne fait plus d'efforts et habite à Uccle, commune chic du sud de la région de Bruxelles connue pour accueillir les exilés fiscaux français et où le patron de LVMH a acheté son appartement. Depuis quelques mois, cette immigration s'accélère dans la ville de 80 000 habitants jumelée avec Neuilly-sur-Seine - ça ne s'invente pas -, qui compte déjà 10% de Français. «En 2010, la commune enregistrait 61 nouveaux Français, constate Armand De Decker, le bourgmestre d'Uccle, qui a fait ses comptes pour satisfaire la curiosité des journalistes venus en masse de l'Hexagone après la polémique Bernard Arnault.