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Libération

L’invérifiable succès de Montebourg

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Le ministre se targue d’avoir «préservé» 15 911 emplois.
publié le 20 septembre 2012 à 22h26

«Depuis le 18 mai, nous avons travaillé sur 91 dossiers, soit 14 220 emplois. 2 770 ont été perdus et 11 450 sauvés.» Claironnée par Arnaud Montebourg, cette affirmation a été livrée sans le mode d'emploi. D'où notre demande au ministère du Redressement productif d'une liste ou, au moins, d'une explication sur son comptage. Depuis notre requête, le tableau de chasse de Montebourg s'est encore allongé. Selon le dernier état des lieux auquel Libération a eu accès, 119 dossiers ont été traités et 15 911 emplois «préservés» sur 20 770 concernés. Nuance de taille, on ne parle plus comme précédemment d'emplois «sauvés», ce qui reviendrait à dire qu'une solution de long terme a été trouvée. Or ce n'est pas toujours le cas.

Deuxième difficulté, quand considère-t-on que la mission de sauvetage d'une entreprise a réussi ? Saisir simplement le médiateur du crédit, ou celui de la sous-traitance, et voir sa difficulté provisoirement surmontée ne vaut pas inscription automatique au tableau d'honneur de la cellule. N'entre dans le décompte que l'entreprise qui a demandé l'aide du Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri), qui a sollicité les commissaires au redressement productif (CRP) ou, encore, qui s'est directement adressée à la cellule de Bercy. Lorsqu'une entreprise fait cette démarche, «c'est bien parce qu'elle estime à ce stade n'avoir pas trouvé de solutions satisfaisantes», justifie le cabinet. Dont acte.

Quels succè