Menu
Libération
EDITORIAL

Rafistolé

Article réservé aux abonnés
publié le 20 septembre 2012 à 22h16

Pour saisir l’embarras des conseillers ministériels, il faut imaginer cette petite annonce «Gouvernement de gauche cherche d’urgence un nom à donner à un impôt inventé par la droite en février et annulé par erreur en juillet. Discrétion exigée.» Voilà la situation cocasse dans laquelle se trouve, selon nos informations, Jean-Marc Ayrault. Au terme d’un mandat sans cohérence économique, Nicolas Sarkozy avait sorti du chapeau une «TVA sociale», présentée comme l’arme absolue contre le déficit de compétitivité du «made in France ». La gauche avait hurlé à l’injustice et le candidat Hollande juré sur-le-champ qu’il lui tordrait le cou. Et il tint promesse dès l’été.

Cruelle ironie, les experts du gouvernement ne voient plus aujourd’hui comment se passer d’une hausse de la TVA pour soulager le financement de la Sécu et diminuer les charges qui pèsent sur les salaires. Les autres leviers fiscaux sont déjà ou seront bientôt largement sollicités. La TVA sociale pourrait donc renaître de ses cendres, sans doute avec des modalités qui donneront le change.

Il serait certes absurde d’en rester à une vision notariale des promesses du candidat socialiste. Après tout, il n’y a point de reniement honteux si la réalité commande de changer de fusil d’épaule. Mais, à deux conditions : l’impératif de la justice fiscale, indispensable en ces temps de crise. En la matière, on peine à lire dans les projets du gouvernement l’ambition d’une authentique réforme fiscale qui mettrait un terme à l’opacité