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Interview

«Si l’économie va mal, c’est à cause de l’effondrement de la demande»

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Pour Eric Heyer, analyste à l’OFCE, une aide à la production serait un contresens :
publié le 20 septembre 2012 à 22h16

Eric Heyer est directeur adjoint du département analyse et prévision de l’OFCE, l’Observatoire français des conjonctures économiques. Il juge l’instauration d’une TVA sociale «à contretemps».

Comment réagissez-vous à l’idée d’un retour à une forme de TVA sociale, quelques mois à peine après son abrogation par la nouvelle majorité ?

Il me semble que l’on cherche confusément à régler deux problèmes bien distincts avec un seul outil. Celui du financement de la protection sociale d’une part, qui doit être élargi puisqu’il n’est pas normal que des prestations universelles comme la santé ou la famille soient supportés par les seules personnes en activité. La question de la compétitivité des entreprises d’autre part, qui dépasse par ailleurs largement celle du coût du travail. Dans le mix de hausse de la CSG et de la TVA qui se profile, le choix n’est pas clair.

Quel serait le bon choix selon vous ?

Si l’objectif est de rendre les entreprises plus compétitives, une TVA sociale est plus appropriée. Mais s’il s’agit d’aller vers un financement plus juste de l’Etat-providence, la CSG qui a été conçue à cette fin par Michel Rocard, est plus adaptée. En économie, on ne peut pas courir plusieurs objectifs avec un seul instrument. Au final, on risque de ne résoudre aucun problème.

Pourquoi dites-vous qu’une TVA sociale, dans la situation actuelle est à côté de la plaque, et n’aura qu’un effet, au mieux, très limité ?

Le principal problème aujo