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Analyse

Les licenciements boursiers de Sanofi donnent la migraine au gouvernement

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L’exécutif a renoncé au projet de taxer les plans sociaux abusifs, qui aurait pu contrer le labo.
Une photo du PDG de Sanofi sur un ballon lors d'une manifestation de salariés du géant pharmaceutique, le 20 septembre 2012 à Toulouse (Photo Pascal Pavani. AFP)
publié le 21 septembre 2012 à 22h26

Pas question d’accepter le plan social du très rentable Sanofi. Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a rassuré, vendredi, les syndicats du labo, qui redoutaient une volte-face gouvernementale, après celle opérée sur le plan de PSA et la fermeture d’Aulnay. Il n’empêche, l’exécutif joue sa crédibilité. D’autant qu’il fait resurgir l’interdiction des licenciements boursiers, promesse que le gouvernement a discrètement enterrée.

Le Plan social de Sanofi est-il injustifié ?

C’est même un cas d’école de licenciements boursiers. Alors que PSA est en crise, le leader français de la pharmacie a pour sa part dégagé 5,7 milliards d’euros de profits l’an dernier. Et il prévoit pourtant, selon les syndicats, de supprimer jusqu’à 2 500 emplois en France (le chiffre doit être dévoilé mardi).

Les coupes visent la division vaccins et les services administratifs. Mais aussi le cœur du réacteur : la recherche. Sanofi veut la sous-traiter davantage pour réduire les coûts, jugeant ses blouses blanches pas assez productives. Il ne conserverait que quatre labos en France, ce qui menace les sites de Toulouse et Montpellier.

Alors même que l'Etat a versé l'an dernier environ 130 millions d'euros à Sanofi, au titre du crédit impôt-recherche, selon les syndicats. D'où l'accusation de «patrons voyous» lancée par le maire socialiste de Toulouse, Pierre Cohen. La direction du laboratoire réplique que ses concurrents font la même chose. Un diagnostic contredit p