A huit heures pile, les portes monumentales du magasin Apple d'Opéra, à Paris, s'ouvrent. Sous des applaudissements et des huées. Les salariés de la marque à la pomme forment une haie d'honneur pour les clients venus acheter le nouveau téléphone de la marque, l'iPhone 5. Tous affublés d'un t-shirt bleu, ils font la claque pour les premiers consommateurs, qui patientent depuis 24 heures sur place.
A quelques mètres de là, contenus par des vigiles et des barrières métalliques, d'anciens revendeurs de la firme américaine hurlent leur mécontentement : «Apple, tes chômeurs sont dans la rue !» Manuel, ex-salarié d'Ebizcuss, ne décolère pas. Au mois de juillet, il a été licencié, comme ses 120 collègues. «Apple impose des conditions draconiennes à ses revendeurs. Elle cherche avant tout à se recentrer sur ses propres magasins, en laissant tomber ses distributeurs historiques.»
«On n’a même pas de fontaines à eau !»
En retrait, quelques salariés d'Apple France, en grève ce vendredi, patientent. Thomas Bordage, délégué SUD, compte ses troupes. Elles sont maigres. Son syndicat - minoritaire dans l'entreprise - avait appelé les salariés à cesser le travail en ce jour hautement symbolique. Il revendique une centaine de grévistes au niveau national, 40 à Paris (sur un effectif total de 1 500 personnes). Le litige porte sur la négociation salariale annuelle. Pour Thomas Bordag