Menu
Libération
portrait

Béatrice Foucher, pile à gratter

Article réservé aux abonnés
EcoFuturdossier
Chargée de la filière électrique chez Renault, cette ingénieure veut inscrire les voitures dans le quotidien.
(Frédéric Stucin)
publié le 23 septembre 2012 à 19h06

Dans le showroom Renault de Boulogne, Béatrice Foucher scrute, pensive, les chromes bleutés de la citadine électrique Zoé, lancée cette semaine au Mondial de l'auto de Paris. Ce détail coûteux réussira-t-il à incarner la modernité ? «Ça me travaille. Ça a été une longue réflexion», confie cette perfectionniste de 48 ans, qui connaît la Zoé sur le bout des doigts. Il y a encore trois semaines, elle était directrice du produit, c'est-à-dire, excusez du peu, chargée d'élaborer toutes les futures Renault. Et la première femme à occuper ce poste stratégique.

Depuis le 1er septembre, la voilà, après plus de vingt ans chez Renault, propulsée patronne des voitures électriques. C'est sur elle que repose le succès de la Zoé, fer de lance du très risqué pari électrique dans lequel Renault et Nissan ont englouti 4 milliards d'euros. A peine entré en fonction, le numéro 2 de Renault, Carlos Tavares, s'est chargé de lui mettre la «pression» : «Maintenant qu'on a dépensé les sous, il m'a dit que c'était à moi de réaliser le business.» Sacré défi, puisque le même Tavares a récemment reconnu que le décollage de l'électrique serait plus difficile que prévu.

Pragmatisme. Pas de quoi effrayer Béatrice Foucher, déterminée à «évangéliser» les automobilistes et les entreprises, et les convaincre de ne pas avoir peur d'une voiture dont l'autonomie est limitée à 150 km. «Il faudra forcément du temps pour changer l'état d'esp