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Comment Peugeot a rétrogradé

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En crise, le groupe familial cherche le salut en s’alliant avec General Motors, Au risque de passer sous pavillon américain.
(Photothèque Peugeot)
publié le 23 septembre 2012 à 19h01

Comme à son habitude, le très discret Thierry Peugeot ne décroche pas un mot face aux caméras. Rien sur le plan social de PSA Peugeot Citroën. Tant pis pour les journalistes, venus en masse, ce lundi 10 septembre, sur le site de Sochaux-Montbéliard, assister au centenaire de l'usine historique du groupe. Le discours du président du conseil de surveillance de PSA commence par un cri du cœur : «Comme toujours quand je suis à Sochaux, je suis extrêmement heureux.» Et d'expliquer que ses ancêtres ont refusé de construire leur première usine automobile près de Paris, préférant rester dans leur «berceau» du Doubs, où Peugeot est né il y a deux cent ans, et où il vient se ressourcer le week-end : «Ce site dont nous sommes si fiers est emblématique de notre ancrage historique en France, [que] nous voulons pérenne.»

Failles. Thierry Peugeot pose en creux la bonne question, celle qui fâche : le groupe peut-il rester français ? Peut-il échapper à la famille ? Chez les Peugeot, en douter relève du sacrilège, tant cette dynastie a imprimé au groupe sa culture, mélange d'austérité protestante, de patriotisme industriel et de pouvoir familial absolu. Jusqu'à ce que la dernière crise ne révèle les failles du modèle de PSA, brutalement éjecté de l'indice CAC 40 : 2 milliards d'euros de cash brûlé en une année, 8 000 suppressions d'emploi