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Libération

Foot ou palaces, le Qatar paie cash

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L’émirat richissime investit tous azimuts, grâce, notamment, aux facilités fiscales accordées par la France.
publié le 23 septembre 2012 à 22h26

Le Qatar, ou le principe du soft power. Ou quand la diplomatie financière remplace la course aux armements.

Fort d’un des plus importants PIB par habitant du monde, ce petit Etat gorgé de gaz investit chaque année de 15 à 25 milliards d’euros à l’extérieur de ses frontières. Notamment dans l’Hexagone (près d’un milliard par an), où il s’intéresse à la fois aux fleurons du CAC 40, à l’immobilier, au sport et, désormais, aux médias.

Industrie Des entreprises sous contrôle

Privilégiant le plus souvent des entreprises sous-cotées, le Qatar est aujourd’hui présent au capital d’une demi-douzaine d’entreprises du CAC 40 : 1% de Suez et LVMH, 2% de Vivendi et Total, 5% de Veolia, 8% de Vinci…

Un jeton pour voir ? «Leur prisme change d'un jour à l'autre, estime un intermédiaire qui les connaît bien : une fois économique, une fois diplomatique…» Cas pratique chez Veolia, distributeur d'eau auprès des collectivités territoriales : «Son réseau d'élus locaux, c'est ce qui a convaincu le Qatar d'investir dans Veolia», analyse un connaisseur. Sa plus grosse participation (12,8%) reste celle qu'il détient dans Lagardère, et qui en fait le premier actionnaire. Mais ne lui permet cependant pas de peser sur le très stratégique groupe de défense EADS (dont Lagardère est actionnaire à 7,5%), en raison des statuts de la société Lagardère SCA, qui laissent à Arnaud Lagardère tout le pouvoir malgré une part inférieure aux Qataris (9,6%).

Mais leur ticket n'est pas que modérateur. Quand il s'agit de monter des co-entreprises