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Libération
Interview

«La crise a été une destruction créatrice»

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Le Français Olivier François, directeur marketing de Chrysler analyse le retour en grâce de sa marque.
publié le 23 septembre 2012 à 19h06

Dans le Michigan, Olivier François est connu comme «le Français qui a changé l'image de Chrysler». Venu de chez Citroën et Fiat, il a débarqué aux Etats-Unis en 2009, quand la marque italienne a pris le contrôle de Chrysler. A 50 ans, il est le directeur marketing de tout le groupe.

Vous avez réussi à vendre Chrysler d’une façon radicalement différente…

Je crois à l’importance de la marque. Je ne pense pas que les gens achètent seulement un produit de grande consommation avec une caisse, quatre roues et un moteur. Mais c’est vrai aussi qu’il fallait se mettre en rupture. Quand je suis arrivé, les constructeurs américains étaient dans la surenchère d’équipements et de moteurs. Il fallait montrer qu’il y avait un nouveau groupe Chrysler. Nous nous sommes alors appuyés sur les valeurs américaines traditionnelles, notamment dans une campagne pour Jeep. Nous avons voulu montrer également que nos voitures avaient une meilleure qualité, des niveaux de consommation améliorés ou encore qu’elles bénéficiaient d’innovations technologiques sans précédent en terme de sécurité. Et les gens ont commencé à prendre conscience que Chrysler avait changé.

Le plus dur n’était-il pas de réhabiliter Detroit lui-même ?

Quand je suis arrivé, c’est vrai qu’on m’avait prévenu. Tout le monde m’avait mis en garde pour me dire que Detroit était la ville mal aimée des Etats-Unis, que c’était la ville des «Big Three» qui avaient englouti les subventions de l’Etat. Parler de Detroit à l’époque, c’était blasphémer. Mais nous n’avons pas écouté cela et on a présenté Detroit comme le poumon économique du pays, un symbole de l’Amériqu