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La Suisse, refuge pour revenus haut perchés

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Votation . Le canton de Berne a rejeté la suppression du régime favorable aux évadés fiscaux.
publié le 23 septembre 2012 à 20h46

Les multimillionnaires de tous les pays qui ont élu domicile dans la petite station huppée de Gstaad (canton de Berne, Suisse) peuvent se détendre. Sauf surprise de dernière minute, rien ne devrait venir contrarier leur petit arrangement fiscal avec le paradis fiscal du canton de Berne. En effet, lors d’une «votation» organisée hier, les électeurs suisses ont décidé de ne pas changer les conditions très avantageuses faites aux réfugiés fiscaux étrangers.

Propriétaire d’un chalet à Gstaad, notre Johnny Hallyday national fait partie des bénéficiaires de ce régime de faveur fiscal helvétique.

Celui-ci permet aux expatriés en Suisse de payer des impôts sur la base non pas de leurs patrimoines ou de leurs revenus, mais uniquement de leurs dépenses… en Suisse. Fin 2010, ils étaient environ 5 000 millionnaires (dont 2 000 Français) à profiter de ce bienveillant accueil Suisse. Un nombre en hausse de 75% en dix ans.

Certes, selon les chiffres de l’administration fiscale suisse, un millionnaire étranger qui réside dans le pays (plus en théorie qu’en pratique) acquitte un impôt dont le montant moyen est neuf fois plus élevé qu’un ménage local.

Mais, à y regarder de plus près, ce montant moyen ne dépasse pas 125 000 francs suisses (103 000 euros). Une somme qu’on devine sans commune mesure avec celle qui serait «normalement» versée en Italie, en France ou en Espagne.

Depuis 2009, quatre cantons ont aboli ce régime fiscal qui fait la part belle aux millionnaires étrangers : Schaffhouse, Zuri