Maurice (1) a 54 ans. Avant, il travaillait dans le secteur tertiaire comme responsable des ventes. Mais depuis trois ans, il pointe au chômage. Enfin… il essaie de pointer. Car l'agence qui s'occupe de son cas ne lui a donné signe de vie qu'à trois reprises. En trois ans. Du coup, Maurice a saisi le tribunal administratif de Paris afin de faire constater que Pôle Emploi a «violé» son obligation d'accompagnement et de suivi. Mes Florent Hennequin et Emilie Videcoq sont les deux avocats qui le défendent. En se plongeant dans son dossier, ils ont trouvé de quoi dénoncer les dysfonctionnements «structurels» de Pôle Emploi. Et leur argumentaire a fait mouche.
Le 12 septembre, le tribunal a ordonné à Pôle Emploi de «mettre à jour le projet personnalisé d'accès à l'emploi de Maurice» et surtout de «le rencontrer de manière régulière dans le respect des directives de fonctionnement fixées par cette institution en lui proposant toute offre, toute formation utile, toute reconversion» . En ne respectant pas ses obligations, Pôle Emploi a porté préjudice à une «liberté» fondamentale, le droit d'accès effectif au travail, a estimé le juge. «Il est anormal d'abandonner les chômeurs à leur sort», pointe Henri Arnoux de la CGT chômeurs et précaires. «Ce jugement est une grande avancée pour le droit des chômeurs», estime Me Florent Hennequin. Pour Maurice, qui vit une situation de «précarité financière