Les Etats approuveront-ils le projet de mégafusion entre les géants de l’aéronautique et de la défense EADS (Airbus, Ariane, etc.) et BAE ? Après le sommet Hollande-Merkel de vendredi, les ministres de la Défense français, allemand et britannique vont se pencher, mercredi, sur un projet qui suscite toujours d’importantes réticences.
Qu’est-ce qui coince dans les négociations ?
Vu le caractère ultrastratégique d’EADS, Paris et Berlin rechignent à abandonner le très large contrôle dont ils disposent sur le groupe franco-allemand. La France veut rester présente au capital pour peser sur la stratégie, alors que les dirigeants des deux fiancés veulent, au contraire, une sortie des Etats. L’Allemagne redoute une restructuration de la branche militaire d’EADS, beaucoup plus petite que celle du britannique BAE. Enfin, les actionnaires privés Lagardère et Daimler tiquent sur la parité retenue (60% EADS - 40% BAE), jugée trop favorable au britannique, ce qui leur ferait perdre beaucoup d’argent.
Un compromis est-il possible ?
Le groupe peut accorder aux Etats des garanties sur l'emploi, mais qui ne seraient que temporaire. Il faudra également convaincre la France que l'«action spéciale» qui sera accordée aux Etats préservera ses intérêts et son influence autant qu'une présence au capital. Les marges de manœuvre sont étroites sur ce point, car les Etats-Unis pourraient bloquer le très important business de BAE outre-Atlantique (43% de son chiffre