Le projet de budget accentuera le marasme économique en 2013, affirme Henri Sterdinyak, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques, qui y relève toutefois «beaucoup de mesures justes».
10 milliards d’euros de réduction des dépenses publiques, 20 milliards de hausses d’impôts, c’est le bon équilibre ?
Nous sommes en période de récession. La croissance sera nulle cette année, peut-être négative l’an prochain. Cette politique restrictive ne m’apparaît pas comme pertinente dans la mesure où elle n’est pas compensée par des mesures fortes pour relancer l’investissement productif ou préparer la transition écologique. Si l’activité se dégrade encore, faudra-t-il à tout prix respecter cet objectif de 3% de déficit public, chiffre arbitraire comme chacun le sait ? Deuxièmement, je ne suis pas favorable a priori à des baisses de dépenses publiques. Il y a des dépenses sociales tout à fait justifiées, qui profitent aux ménages : prestations familiales, retraites, maladie… Il faut au contraire augmenter le nombre d’enseignants, aider les quartiers en difficulté, les hôpitaux.
Et augmenter les impôts ?
La hausse des impôts va dans le bon sens. Il existe, dans notre système, beaucoup de niches fiscales dont un certain nombre sont injustifiées et qu’il faudrait supprimer dans un souci de justice. On pourrait également ne pas en créer de nouvelles, comme le dispositif immobilier «Duflot», qui remplace le «Scellier». Mais la créat