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L’Europe a la mention «château» dans le nez

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Vin. Bruxelles envisage d’autoriser les Américains à utiliser le nom. Les viticulteurs bordelais enragent.
Une personne verse du Saint-Emilion dans des verres. (Photo Pierre Andrieu. AFP)
publié le 24 septembre 2012 à 22h16

«Derrière le mot "château", il n'y a pas toujours une grosse bâtisse, mais la certitude d'un produit artisanal», affirme Bernard Farges, le président de la Confédération nationale des AOC. A Bordeaux, il a même une signification précise, et une importance capitale. Utilisé depuis le XIXe siècle, le nom «château» est devenu au fil du temps synonyme d'exploitation viticole. Et pour pouvoir apposer cette mention sur une bouteille, la réglementation est stricte : «château» désigne un vin d'appellation d'origine contrôlée, issu à 100% de raisins récoltés et vinifiés sur la propriété.

«Copeaux». Problème : la Commission européenne, dans le cadre de négociations avec les Etats-Unis, est en passe de changer les règles. Elle pourrait donner aux Américains la possibilité d'utiliser la mention pour vendre leurs vins en Europe. La question était à l'ordre du jour d'une réunion aujourd'hui à Bruxelles - avant d'être repoussée hier au dernier moment - et pourrait être soumise au vote très prochainement.

Lors d'un échange avec Dacian Ciolos, commissaire européen à l'agriculture, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a rappelé que «si la Commission veut lâcher sur [cette] appellation, la France y est opposée». Sauf que le gouvernement est un peu isolé. Même s'il compte sur la solidarité des autres pays producteurs de vin, l'Espagne, l'Italie et la Grèce.

Dans le Bordelais, cette proposition de la Commission fait bondir. «Les Américains