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EDITORIAL

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publié le 24 septembre 2012 à 22h26

Ce n'est pas jouer avec le drame que d'affirmer que 2013 sera pour la France le rendez-vous financier et politique le plus important depuis l'après-guerre. La signature de la France, sa crédibilité et sa cohésion sociale seront soumises à rude épreuve. Sur le plan international, la France sera l'an prochain le premier émetteur de dettes en euros (devant l'Espagne) et cette dette est détenue aux deux tiers par des investisseurs étrangers - c'est dire si elle sera l'objet d'une surveillance particulière. Sur le plan européen, l'influence de la France, y compris pour infléchir la position allemande sur les règles de l'union monétaire, passe par des signes concrets, d'autant plus attendus que la politique économique illisible de Nicolas Sarkozy n'a convaincu aucun de nos partenaires. Sur le plan intérieur, enfin : dans ce pays fragile et blessé par les inégalités, aucun «redressement national» ne réussira sans qu'une majorité de Français soit convaincue que l'effort est justement partagé. A cette aune, le premier budget de François Hollande paraît habile. Ménages aisés et grandes entreprises sont largement sollicitées, et les classes moyennes, plutôt épargnées. Ce budget repose certes sur une hypothèse de croissance optimiste (0,8%), mais couper davantage dans les dépenses risquait de précipiter un effet récessif. Pourtant ce budget a deux faiblesses : d'abord, Hollande a utilisé l'arme fiscale la plus lourde au début de son mandat - CSG et TVA s'y ajouteront bientôt -, ce serai