En apparence, rien n'a changé : dans une Europe secouée par la crise, priorité est donnée par les Etats et les institutions communautaires à la réduction des déficits publics. Grèce, Italie, Espagne et Portugal, mais aussi France, Pays-Bas, Autriche … Tous ces pays, et d'autres, ont adopté de sévères mesures d'austérité pour se conformer aux normes européennes en matière de finances publiques, entérinées par le «traité budgétaire». Mais, face au climat récessif qui menace le continent, de plus en plus de voix réclament une potion moins amère.
Essentiellement portés, au départ, par le camp keynésien, ces appels émanent désormais d'acteurs et d'institutions peu suspects d'hétérodoxie économique. Ainsi, ce mardi, c'est la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, qui a appelé à modérer les politiques de rigueur.
«Réduire le rythme»
«Quand c'est nécessaire et possible, [il faut] réduire le rythme de l'ajustement budgétaire», a déclaré l'ancienne ministre de l'Economie de Nicolas Sarkozy, appelant les autorités à se concentrer davantage sur les «mesures» politiques que sur les «objectifs» chiffrés, notamment en terme de réductio