Le fisc s’invite chez Wendel. Dans le cadre d’une enquête pénale ouverte en juin pour fraude fiscale, le siège du holding a été perquisitionné hier, de même que le domicile de quatorze de ses principaux dirigeants, à commencer par celui d’Ernest-Antoine Seillière, le président du conseil de surveillance.
Le groupe Wendel, lointain héritier des maîtres de forges en Lorraine, transformé depuis en fonds d’investissement (chez Saint-Gobain, Legrand, Veritas), n’est pas visé en tant que personne morale, puisque la procédure de redressement à son encontre - 13 millions d’euros étaient réclamés - a été abandonnée cet été.
Mais le fisc cible, en tant que personnes physiques, ses plus hauts dignitaires. En cause : leur système d'intéressement. Il avait déjà fait l'objet d'une précédente information judiciaire pour abus de biens sociaux, compte tenu de l'ampleur des sommes en jeu : 340 millions d'euros, dont les deux tiers pour le baron Seillière, ancien président du Medef, et son ex-numéro 2 chez Wendel, Jean-Bernard Lafonta. Le juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke leur avait finalement accordé un non-lieu en août 2011 : nonobstant des «gains très importants» , le magistrat n'avait pu démontrer un quelconque abus au détriment des autres actionnaires de Wendel.
Le fisc prend désormais le relais sous un autre angle d'attaque, en soupçonnant l'état-major de s'être «volontairement soustrait au paiement de l'impôt», par une «minoration de leur déclaration de