Vrai recul ou fausse victoire ? Sanofi a enfin chiffré, hier, son plan social : le très rentable leader français de la pharmacie a annoncé 900 suppressions d'emploi dans l'Hexagone (sur 28 000 salariés) d'ici à 2015, «essentiellement au travers de mesures de volontariat». Soit bien moins que les 1 500 à 2 500 postes redoutés par les syndicats. Un adoucissement qui résulte du bras de fer engagé par l'Elysée et le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Mais les syndicats doutent de l'ampleur des concessions consenties par Sanofi, certains parlant même d'«intox».
Tout a commencé le 2 juillet dans le bureau d'Arnaud Montebourg. Le patron du laboratoire, Chris Viehbacher, et le président de Sanofi France, Christian Lajoux, présentent le plan qui doit être annoncé aux syndicats trois jours plus tard. «Ils nous ont dit vouloir supprimer 2 500 emplois», indique un participant. Il y aura des coupes dans les services administratifs, les usines de vaccins… Mais surtout dans la recherche, avec la fermeture des laboratoires de Toulouse (650 salariés) et Montpellier (200). Alors même que cette activité a déjà été victime d'une lourde restructuration fin 2008, avec plus de 1 000 emplois de chercheurs supprimés.
Pour Montebourg, qui préside la réunion, un tel plan est une provocation, au regard des 5,7 milliards d'euros de profits de Sanofi en 2011. D'autant que le gouvernement vient de promettre une loi contre les plans sociaux abusifs. L'un des con