«Inverser la courbe du chômage d'ici un an», c'est l'imprudent pari engagé par François Hollande le 9 septembre dernier sur TF1. Alors que les prochains chiffres de l'emploi, attendus ce mercredi en fin de journée, feront état d'une nouvelle hausse - on dépassera la barre des trois millions de chômeurs - et que la croissance devrait être atone en 2013, un reflux dans les douze mois semble improbable. Sauf miracle.
«Je ne sais pas si nous y parviendrons, mais je veux tout faire pour y parvenir», avait rapidement modéré le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, au diapason de la plupart des acteurs et observateurs de l'économie. Ce mercredi, c'est le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, qui voit dans ces objectif un «pari risqué» : «Quand on a une croissance proche de zéro, le chômage augmente, il y a un effet quasi mécanique.»
Seuil de croissance
Chômage et croissance sont effectivement corrélés, selon une relation parfois appelée «loi d’Okun». Celle-ci permet de définir, pour chaque pays, un seuil de croissance en-deça duquel le chômage augmente, et au-delà duquel il diminue. Le seuil en question, et le taux de variation du chômage, varient en fonction de la démographie nationale, des gains de productivité et des caractéristiques du marché du travail.
«Si la productivité augmente de 1% par an, par exemple, il faut 1% de personnes en moins