Le Mondial de l'auto, qui s'est ouvert hier à Paris, devait être une parenthèse enchantée. L'occasion d'oublier la crise en rêvant devant les nouveaux modèles, sur fond de stands clinquants et d'hôtesses court vêtues. Mais les patrons des constructeurs français se sont chargés de flinguer l'ambiance à l'artillerie lourde, via des interviews au Figaro et aux Echos.
Devant l'effondrement du marché européen, Carlos Ghosn (Renault) et Philippe Varin (PSA) ont réclamé à grands cris que l'Etat baisse leurs charges sociales, et que les salariés fassent des sacrifices. Faute de quoi, l'industrie automobile tricolore ira droit dans le mur, ses usines à la casse, et ses salariés à Pôle Emploi. «L'amélioration de la compétitivité de la France est un sujet de survie pour Renault» , a même lâché Ghosn.
L'opération vise à mettre un gros coup de pression sur le gouvernement, qui prépare une baisse des cotisations sociales pour réduire le coût du travail. Avec l'objectif d'obtenir le plus possible. Pour que l'allégement soit efficace sur la compétitivité, il faudrait une baisse du coût horaire «de l'ordre de 5 à 10%», a insisté hier au mondial Philippe Varin, qui mène la charge depuis plus d'un an avec l'UIMM, la puissante fédération de la métallurgie… présidée par le numéro 2 de PSA, Frédéric Saint-Geours.
Impopulaire. L'UIMM avait d'ailleurs vendu à Nicolas Sarkozy la «TVA sociale», abrogée par François Hollande, une fois élu. Mai