Trois heures qu'ils attendent sous la pluie. «Mais trois heures à côté de quatorze mois d'angoisse, c'est rien», souffle un métallo. Fin d'après-midi, hier, devant la mairie de Florange : Arnaud Montebourg sort enfin du bâtiment. «La première concession» de la part d'ArcelorMittal est faite, déclare-t-il, et «consiste à accepter une reprise, là où ailleurs, dans d'autres sites, il la refuse». Traduction : le groupe sidérurgique, qui souhaite fermer définitivement la filière liquide de son site de Florange (les deux hauts fourneaux et l'aciérie, soit 570 emplois), serait prêt à la céder à un éventuel repreneur. Une déclaration qui confirme, au passage, l'intention d'ArcelorMittal de ne pas rallumer les deux hauts fourneaux, et le fait que le gouvernement négocie avec lui depuis trois semaines afin de le forcer à les céder à un éventuel repreneur, comme le révélait hier Libération. «Nous allons contacter tous les aciéristes dans le monde et reviendrons vers vous», a même assuré Arnaud Montebourg, qui exige également un investissement de 150 millions dans la filière froide, chargée des produits finis, secteur que Mittal veut conserver.
Dans l'entourage du ministre, on refusait hier soir de confirmer le feu vert de Mittal à une éventuelle vente, renvoyant l'annonce officielle à lundi. Soit le jour du comité central d'entreprise (CCE) d'Arcelor Mittal, au cours duquel la direction devrait annoncer l'arrêt définitif des hauts fourneaux.