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Analyse

Loi de finances 2013 : faites entrer l’imposé

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Le budget a été adopté en Conseil des ministres, vendredi. Au menu : 20 milliards d’impôts en plus et 10 milliards d’économies.
publié le 28 septembre 2012 à 22h36

La difficulté de tout budget, c’est de concilier des objectifs apparemment inconciliables : dégager des recettes pour l’Etat tout en préservant la compétitivité des entreprises et la consommation des ménages, favoriser une plus grande justice fiscale sans décourager l’investissement et annihiler la croissance. A cette aune, le cru 2013 est sans conteste le budget le plus difficile qu’ait eu à bâtir un gouvernement depuis l’après-guerre.

Cure. Malgré la crise et la hausse du chômage, la gauche s'est résolue à un «effort sans précédent». Une cure de rigueur historique afin de ramener le déficit public à 3% du PIB à la fin 2013. Au risque de précipiter la France dans une récession déjà à l'œuvre dans une bonne partie de la zone euro. «C'est vrai que c'est […] douloureux, a reconnu le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, devant la commission des finances de l'Assemblée nationale. Mais j'ai la conviction que si nous ne le faisons pas, nous plongeons la France dans une spirale récessive, que nous la donnons en pâture aux marchés, que nous abandonnons notre souveraineté.» Comme le dit la Cour des comptes, moins en faire aujourd'hui risque d'obliger à faire bien pire demain.

Construit sur une hypothèse de croissance de 0,8% jugée complètement dépassée par la plupart des économistes, le budget 2013 représente au total un plan d’économies de 41 milliards d’euros entre l’arrivée de la gauche aux commandes à la mi-2012 et la fin 2013. Soit